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Quatre situations professionnelles prototypiques

Notre approche s’intéresse aux actes qui sont posés par un enseignant dans le cadre de la salle de classe et de regarder en quoi ils constituent les éléments constitutifs d’un langage spécifique que sont les micro-gestes du métier d’enseignant. Cette interaction permanente entre cognition et action, nous entraîne à repérer ses « opérations posées sur le monde » [1] dans un contexte particulier.

            Notre souci est de mettre en place un protocole qui puisse percevoir la différence entre les simples gestes techniques faits par habitude, desétats globaux[2]de ceux que nous qualifierons de micro-gestes professionnels dans leur dimension symbolique mais de fait associée à une technicité. Nous voudrions souligner l’inter communication entre les entrées, qui toutes vont opérer un poids sur le dit micro-geste. En cela nous nous rapprochons des thèses de Varela qui stipule que le vivant se maintien grâce à l’organisation d’un système de réseau qui se régénère continuellement soulignant que dans tout processus sensoriel et moteur la perception et l’action son indissociables. Cette approche enactive [3]  est née d’une réflexion sur la complémentarité des approches en, neurosciences, linguistique et informatique… L’enaction peut se définir comme étant « L’étude de la manière dont le sujet percevant parvient à guider ses actions dans une situation locale ».[4] La recherche en neurosciences souligne l’interdépendance de l’organisation de réseaux, qui sont acteurs au sein d’une même activité. Elle consiste à mettre en évidence le lien intrinsèque qui existe entre les apprentissages et les situations qui les mettent en scène. Les contraintes de ces situations, permettent justement de mettre en évidence, des postures, des attitudes et autres comportements qui se traduisent par des micro-gestes professionnels plus ou moins singuliers et spécifiques. Varela préconise un retour à : une réflexion incarnée de l’expérience humaine où le corps et l’esprit forment un tout ; il le souligne en ces mots : « Par le mot incarné nous voulons souligner deux points : tout d’abord, la cognition dépend des types d’expériences qui découlent du fait d’avoir un corps doté de diverses capacités sensori-motrices ; en second lieu, ces capacités individuelles sensori-motrices s’inscrivent dans un contexte biologique, psychologique et culturel plus large. »[5]

            La question sur les situations d’apprentissage que pose Philippe Meirieu dans son ouvrage l’Ecole mode d’emploi reste donc encore et toujours d’actualité, elle est au centre de nos préoccupations de formateur : « Quelles situations d’apprentissage suffisamment rigoureuses et suffisamment diversifiées mettre en place, pour que les élèves s’approprient les savoirs qui leur permettront de comprendre et de maîtriser le monde de demain ? »[6] Nous avons pu identifier quatre situations prototypiques suffisamment stabilisées dans leurs composantes, pour devenir en quelque sorte des modèles d’expérimentation. Ces situations didactiques et pédagogiques sont assez significatives ; elles mettent en scène des micro-gestes professionnels, repérables et spécifiques. Elles sont remarquables en ce qu’elles déterminent des comportements particuliers, de plus, elles permettent de mettre en évidence de grandes différences dans le type de relation quelles induisent.

            Nous les avons classées en fonction de leurs dispositifs et des mécanismes de relations qu’elles induisent :

-        la situation  d'imitation

-        la situation de lecture

-        la situation d'observation

-        la situation d’exploration aux conduites créatives

            Quatre situations identifiées comme point de départ à notre recherche, dans le but de pouvoir catégoriser les indices observés, et surtout, d’être en mesure de déterminer la portée des choix pédagogiques réalisés, elles-mêmes caractérisant des profils d’enseignement.



[1] Op. Cit. ALIN, (2010), p. 124

[2] VARELA, F., (1989), L’invitation aux sciences cognitives, Paris : Seuil, coll. Points Sciences p.104 

[3] L’enaction est un concept présenté par Gregory Bateson, Humberto Maturana et Francisco Varela. Ils posent comme postulat en alternative au cognitivisme.  Les esprits humains s’organisent eux-mêmes en interaction avec leur environnement.

[4]  

[5] VARELA, F., THOMPSON. E., ROSCH, E., (2011), L’inscription corporelle de l’esprit, Paris : Seuil p. 234
http://www.amazon.fr/Linscription-corporelle-lesprit-cognitives-exp%C3%A9rience/dp/2020134926

[6] MEIRIEU Ph., (1986), L’école mode d’emploi, Paris : p.26